Pour comprendre une ville, il faut aller à son marché. Celui de Capucins, bien sûr, mais aussi ceux plus modestes : Chartrons, Saint-Michel, Bacalan… Chacun a son rythme, son ambiance, ses habitués. Ici, on discute plus qu’on ne choisit. On goûte avant d’acheter. On apprend d’où vient ce fromage, comment est élevé ce canard, pourquoi tel maraîcher refuse les serres chauffées. Ces lieux sont des concentrés de savoir-faire, de mémoire vivante. Et souvent, ils donnent naissance à une cuisine familiale, franche, intuitive. Une cuisine qui ne triche pas.
Dans cette logique, les bonnes tables ne sont pas toujours étoilées. Ce sont parfois des bistrots, des guinguettes au bord de l’eau, des échoppes discrètes où l’on sert une entrecôte aux sarments, un gratin de morue, une lamproie à la bordelaise ou simplement un plat du jour bien pensé, accompagné du verre juste. Le choix du vin ne se fait pas par prestige, mais par harmonie. Là encore, c’est souvent dans la cave à vin que tout commence, dans cet espace de sélection et d’écoute.